La médecine à l'époque viking

La médecine à l'époque viking

La médecine est l'un des aspects les plus influents de la vie des gens. Elle conditionne l'espérance de vie et la santé de telle sorte qu'une amélioration de la médecine transforme complètement une société. Les conditions de vie étaient rudes au Moyen Âge. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes demandés à quoi pouvait bien ressembler la médecine à l’époque des Vikings.

La médecine viking était-elle moins sophistiquée que celle de leurs voisins? Qui prodiguaient les soins et quels types de remèdes étaient employés pour guérir les malades? C’est à toutes ces questions que nous avons tenté de répondre dans cet article consacré à la médecine viking.

À quoi ressemblait la médecine dans la société viking?

Contrairement à notre époque, où la médecine est une discipline scientifique, la médecine viking était associée à la magie et à la superstition. Par bien des aspects, la médecine médiévale traditionnelle était fortement liée à la religion. On croyait à l’époque que les compétences humaines seules n’étaient pas suffisantes pour parvenir à vaincre des maladies. Il fallait demander l’intervention des dieux ou l’aide d’autres esprits bienveillants. Pour y parvenir, on avait recours aux runes, aux incantations et autres pratiques semblables.

Incantations runiques

Les anciens habitants de Scandinavie croyaient également que certaines personnes pouvaient naitre avec des facultés surnaturelles leur permettant de guérir les malades à l’aide de chants et d’invocations magiques.

Pour cela, les incantations pouvaient être adressées à Eir, la déesse de la guérison. Eir n’était pas la seule à être invoquée par les guérisseurs vikings. Le dieu Odin et son épouse Frigg pouvaient également être invoqués pour apporter leur aide et permettre au guérisseur de soigner un malade ou conjurer des sorts.

Qui pratiquait la médecine à l’époque viking?

Dans la société viking, le rôle des guérisseurs était principalement joué par les femmes. Leur savoir se transmettait de mère en fille. Ainsi, il est courant de trouver dans les sagas des histoires comme celle-ci, tirées de la Saga d'Olaf :

Thormod sortit et entra dans une chambre séparée, dans laquelle se trouvaient de nombreux hommes blessés, et avec eux une femme qui soignait leurs blessures. Il y avait un feu sur le sol, dans lequel elle chauffait le feu pour laver et nettoyer leurs blessures.

Dans les sagas, nous trouvons des mentions de médecins masculins. Néanmoins la mention de guérisseur de sexe masculin est moins fréquente. Certains guérisseurs masculins avaient acquis une certaine renommée. Dans la saga Eyrbyggja, un guérisseur du nom de Snorre est mentionné. Dans l’un des passages, l’une de ses interventions est décrite. En effet, il goute le sang d’une blessure. Si le sang avait le gout du liquide gastrique, il en déduisait que l’estomac était touché et qu’il n’était plus possible de soigner le malade.

Lors des guerres, un nombre suffisant de médecins n’était pas toujours disponible. Lorsque le besoin se faisait sentir, les guerriers étaient généralement chargés de soigner leurs compagnons.  En l’absence de formation préalable, les décès des suites des blessures devaient être fréquents.

Dans la Heimskringla, une saga relatant les exploits des rois de Norvège, l’auteur y relate un passage surprenant sur la manière dont des soignants pouvaient être sélectionnés parmi les soldats :

Après la bataille, le roi ordonna de panser les blessures de ses hommes ; mais comme il n'y avait pas assez de médecins dans l'armée, le roi lui-même fit le tour et tâta les mains de ceux qu'il jugeait les plus aptes à le faire ; et quand il eut caressé les paumes de leurs mains, il désigna douze hommes qui, selon lui, avaient les mains les plus douces, et leur ordonna de panser les blessures du peuple ; et bien qu'aucun d'entre eux n'ait fait cela auparavant, ils devinrent tous ensuite les meilleurs médecins. Il y avait deux Islandais parmi eux ; l'un était Thorkell, fils de Geirr de Lyngar ; l'autre était Atli, père de Bárðr svarti de Selárdal, dont descendent de nombreux bons médecins.

Sages-femmes

L’accouchement à l’époque médiévale était une épreuve difficile. La mortalité était élevée, car de nombreuses femmes mouraient lors de l’accouchement. En effet, le taux de mortalité de la femme ou de l’enfant se situait entre 30 et 60%. Pour aider les femmes à traverser cette épreuve, des sages-femmes étaient présentes lors des accouchements. Des runes et des chants vikings étaient utilisés lorsque l’enfantement s’avérait difficile.

Remèdes et traitements de la médecine viking

remèdes vikings

Les méthodes de guérison à l’époque viking comprenaient plusieurs traitements : la guérison par les prières, la magie, les pratiques de sage-femme, la chirurgie, l'herboristerie, les remèdes maison, les méthodes de guérison à l'aide de bracelets en cuivre et les désintoxications à l'aide de saunas.

Les herbes occupaient une place importante dans les soins prodigués par les guérisseuses vikings. Les Vikings semblaient avoir eu une connaissance assez poussée des propriétés de certaines plantes. L’angélique, par exemple, était utilisée dans les pansements en raison de ses propriétés antiseptiques. En l’appliquant sur une blessure, elle empêchait la plaie de s’infecter. La mousse était également utilisée pour traiter les blessures. Utilisées dans des onguents, elles permettaient d’arrêter les saignements et d’accélérer la cicatrisation.

Comment les Vikings affrontaient-ils les grandes épidémies?

Jusqu’à récemment, le monde était régulièrement en proie à de grandes épidémies. Les Vikings n’y échappaient pas non plus.

La découverte de fosses communes retrouvées dans des villes laisse penser que les épidémies touchaient particulièrement les villes peuplées, où la densité de la population favorisait la transmission des virus.

De nombreuses maladies provoquaient régulièrement des ravages parmi les populations des villes. Outre la peste, d’autres maladies ont frappé durement les populations scandinaves. La variole, la lèpre et la dysenterie sont mentionnées dans la littérature et les chroniques. Lorsqu'une épidémie se déclarait dans une ville, la médecine était généralement impuissante. Peu d'alternatives s’offraient bien souvent aux villageois menacés par la maladie : on avait le plus souvent le choix entre la fuite, ou bien rester et risquer de mourir.

Des études récentes sur la lèpre soulignent que les Vikings auraient peut-être contribué à propager cette maladie à travers le nord de l’Europe. Cette maladie, présente encore aujourd’hui sur une variété d’écureuils roux, aurait été répandue en Angleterre par les Vikings. Ces derniers chassaient et vendaient la fourrure et la viande de cet animal.

Quoi qu’il en soit, les Vikings étaient tout aussi démunis face aux grandes épidémies que ne l’étaient les autres peuples. Il faut attendre le XXe siècle et l’avènement de la médecine moderne pour voir l’apparition des remèdes contre de nombreuses maladies infectieuses.

Quel a été l’impact de la christianisation sur la médecine viking?

Au tournant du 11e siècle, la christianisation des royaumes de Scandinavie a fortement transformé les sociétés vikings. Le christianisme a apporté les connaissances de la médecine antique, notamment les travaux d’Hippocrate et de Galien. Avec l’apparition des monastères, des hôpitaux dirigés par des moines ont été fondés. Ces derniers ont permis d’apporter des soins aux personnes les plus vulnérables de la société.

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